Photo-Poème - Montpellier 2016

On vit dangereusement
face à la lumière du stade
Que veux tu qu'il me reste 
à part écrire
pendant que d'autres roulent
en bécane
Quelque chose est resté 
coincé dans la gorge du temps
Une souffrance obsédante
J'entends le cri d'un enfant
Quelque chose est mort 
en moi
Je ne veux pas m'en souvenir
Je voulais aimer tes bras
Grandes herbes folles
ne donnez pas trop de spasmes
à l'ange qui dort prés de moi
Laissez moi sur un fil
battre la sève du pourquoi
Et construire un radeau de béryl
dans les trous du regard
Quand on se perd
parmi les autres 
L'esprit suspendu au tison
de l'ailleurs
Pris dans l'axe central 
du globe
qui unit les deux pôles
Dans mon oeil danse
la tectonique des villes humaines
Partout des hommes glissent
vers la lueur d'un bouge
flétries d'alcool du capital
Des femmes aux dents larges
écartent des buvards
pour rédimer le désespoir
à leur triangle 
La chair a l'audace
du saumon
Elle saute les berges
pour frayer sa folie
l'éclosion suprême