Manifeste pour sortir de la honte

J'ai honte du monde dans lequel je vis. Partout la honte s'empile. Est-ce une folie de croire à la générosité et la beauté de l'homme ? Une réponse douloureuse me vient, une vérité qui n'est celle que mon esprit entrevoit. La véritable solidarité n'existe pas. L'homme ne cherche en finalité que son bien personnel. S'il se fait du bien à lui en faisant du bien aux autres, c'est vertueux. S'il se fait du bien en faisant du mal aux autres, c'est vicieux. Qualifier l'homme de bon ou mauvais est une erreur car sa finalité est unique et commune : son bien à lui. Ce sont les voies empruntées, parcourues et mises en œuvre par la raison pour atteindre ce bien-être qui sont à qualifier de bonnes ou mauvaises. La société est aveugle et s'arrange de cet aveuglement car la frayeur est trop grande à s'avouer aussi peu outillé pour le don absolu et l'amour véritable. L'homme est un monstre d'égo qui lève son indifférence par les larmes et la peur quand le sang vient à couler à sa porte. Aujourd'hui la France est meurtrie, touchée dans sa chair par des attentats abjectes. Mais combien de personnes, il y a encore quelques semaines, s'indifféraient du sort des réfugiés qui vivent cette atrocité au quotidien ou de peuples sacrifiés pour des enjeux de captation de matières premières par les multinationales pour alimenter notre confort consumériste ? C'est donc quand le processus d'identification est plus fort que l'homme pleure. Au final, l'homme ne pleure que sur lui. Ses bouffées de compassion sont éphémères et sporadiques quand l'horreur est face à lui. De la même manière, diffuser les images d'un carnage, penser à filmer pendant qu'il a lieu, se poser en voyeur stupéfait et regarder les scènes se rejouaient après sur les écrans de télés n'est ce pas le signe d'un vice reconnu comme la norme ? Vouloir voir l'horreur, s'en nourrir chaque jour, c'est l'aimer. Nos médias et nos yeux en sont fascinés. Au final posons les bonnes questions et regardons nous en face : notre société est malade. Qui fabrique des jeunes gens qui choisissent le fanatisme comme ultime chemin ? Qui finance le terrorisme ? Qui fabrique les armes ? Qui a mis les peuples outre-méditerranée à feu et à sang ? Nous sommes tous responsables et comme disait Einstein 
“Le monde est dangereux à vivre ! Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire.”