Me voici proche de mes racines, dans le Nord, au pied du Mont Noir où j'avais réalisé une balade poétique en juin avec le Musée Marguerite Yourcenar. Je reviens à St-Jans-Cappel pour donner des ateliers d'écriture dans les écoles primaires. Conduite sur les routes encombrées du lundi matin. Je pars tôt , le soleil se lève en chemin, coupure du vide de la nuit. Mon coeur se serre, j'avais reporté les ateliers initialement prévus en juin, frappée par le deuil de ma Maman. Des rivières coulent en chemin, sur mes joues ça tambourine! La première journée se déroule à l'Ecole Saint Joseph et la seconde à l'Ecole Sagary. Les enfants adhérent au déroulé de l'atelier et participent avec enthousiasme. Je ressors vivifiée de ce premier atelier. Le midi et le soir, je suis accueillie par Jean-André, le président du Musée et son épouse. La maison de briques, les plats mijotés me réchauffent l'âme. Je repars vers l'école en marchant dans ce village typique, je fais quelques photos, la rêverie me reprend. Main invisible et tonifiante! L'accueil des enfants est empli de sourires et d'attente. L'atelier consiste à découvrir, à travers des jeux d'écriture et la lecture de textes choisis, le travail du poète. Jeu des rimes, voeux poétiques, voyage en métaphores et illustration par des collages... La magie se transmet, des réflexions sur les enfants vivant dans d'autres contrées sont initiées. Leurs textes sincères et voeux poétiques émergent. Quoi de plus épanouissant que d'entendre les enfants me demander à la fin de la séance : "Tu reviens quand?"
L’orphelinat de Manajary (Madagascar)
Je t’ai connu à l’orphelinat
La coupe du ciel était grise
Dans l’attente, Tu étais assise
Sur une balançoire en bois
Tu t’es levé pour marcher vers moi
Sans voix, je t’ai prise dans mes bras
Petite fille au regard tendre
Comme ce bonbon à l’orange
Si je pouvais te donner pour plus d’une heure
Le réconfort, la tendresse, la chaleur
Si tu pouvais garder mes bras, mes yeux, mon cœur
Qu’ils te réchauffent quand tu auras peur
Enfants si jeunes, trop mûres
Tombés de l’arbre des vies dures
Si seulement on pouvait tout changer
Extrait du recueil "En marchant"
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