Après un petit déjeuner à l'anglaise, omelette et toast, nous quittons la ville côtière de Negombo et la rumeur chaude de l'océan indien pour rejoindre Dambulla. Le soleil écrase ses rayons tropicaux sur la terre rouge depuis 5h du matin. La ville cingalaise s'agite en douceur. Le van conduit par Teva trace sa route entre les tuc-tucs, les vélos, les motos et les bus colorés. Ici on conduit à droite, vestige de la colonisation britannique mais l'usage du klaxon n'est aucunement colérique. C'est un langage pour prévenir que l'on double. A la lisière urbaine la bouche verte ouvre son palais. Essences tropicales : palmiers, bananiers, cocotiers, troncs large enlacés de lianes et explosion de fleurs de bougainvilliers fuschia. Les corbeaux coassent par nuées, l'humidité relative est digne d'un hammam à ciel ouvert. Des chiens maigres sont couchés le long des axes routiers sans s’inquiéter, toute vie est sacrée. Des femmes aux saris colorés tiennent un parapluie à la main pour se couvrir de la pluie d'UV, une élégance parmi les essaims de papillons. Nous abordons un petit chemin de terre qui s'enfonce vers un magnifique parc. Une rivière roule ses eaux généreuses, chargées de limons. Des roseaux élancent leurs tiges larges et creuses. Un bungalow charmant accueillera mon troisième sommeil sous moustiquaire. Ici je me parfume au cinq sur cinq tropic, moins cher que du Chanel ! Pour l'heure, je dévore un rice and curry, du riz parfumé et du poisson en sauce épicée entouré de petits bols nommés des sambols où les saveurs des légumes explosent au milieu des herbes ayurvédiques. Quelques larmes me montent : est-ce le goût du piment ou la vue si proche d'un singe qui sautille sur le toit ? La journée s'achève pieds nus dans le temple d'or où les statues de bouddha contemplent d'un air calme les fleurs de nénuphar et de lotus apportées en offrande et que des singes chapardeurs viennent manger. Stupa d'un blanc ardent contrastant avec l'opacité du rocher granitique. Coucher de soleil sur les collines verdoyantes alentour, embrasement de rouge et de violet dans la voûte équatoriale. Ici le regard s'adoucit en tous lieux. Une paix monte de l'ardeur végétale. La température invoque à l'éloge de la lenteur. Méditation assise sur Ceylan, une perle dans l'océan. Un tambour de découvertes accouche sa musique exotique dans ma poitrine comme le chant entêtant des insectes que fait monter l'obscurité.
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